Homélie du 20 septembre 2020 – Père Vollaud

Saints Apôtres

25° dimanche du Temps Ordinaire (A)

La mesure la plus juste c’est…l’amour !

Vos pensées ne sont pas mes pensées… Vos chemins ne sont pas mes chemins… Et ça n’est pas un drame ! J’allais même dire, « tant mieux pour nous » ! Car quels sont les pensées et les chemins de Dieu ? Il donne sa miséricorde au méchant qui abandonne son chemin, à l’homme perfide qui revient vers lui. Il est un Dieu riche en pardon. Il est un Dieu qui se laisse trouver. On n’entend pas toujours cela à son sujet ! Mais puisque c’est Lui-même qui le dit par la bouche de son prophète, accueillons cette révélation et essayons de nous laisser ajuster à elle. C’est comme cela que nous grandissons dans la foi !

Le psalmiste ne dit rien d’autre que cela : si la grandeur du Seigneur est sans limite, il est aussi un Dieu proche, lent à la colère, plein d’amour, juste et fidèle. Frères et sœurs, lorsque notre confiance en Dieu est mise à l’épreuve, lorsque le doute s’installe en nous, redisons les paroles de ce psaume 144 et laissons-le nous faire tout le bien que Dieu désire… C’est cela invoquer Dieu « en vérité » : c’est dire avec confiance des paroles qui nous dépassent ou qui nous précèdent, des paroles qui ne sont pas de nous mais dans lesquelles nous pouvons glisser notre propre prière et faire ainsi qu’elles deviennent nos propres mots pour parler à Dieu ! N’est-ce pas ce que nous faisons avec le Notre Père ? Nous savons bien que tout l’enjeu, c’est d’habiter ces paroles et de les faire nôtres, un peu plus chaque jour, en leur donnant consistance dans notre quotidien. Et qu’ainsi, même si parfois nous disons ensemble les mêmes mots pour prier, la prière de chacun est unique, elle a une couleur et une résonance inimitables, parce que chacun est unique !

Mes pensées ne sont pas vos pensées… L’évangile en est une magnifique illustration. Soyons toujours attentifs lorsque notre vision des choses est malmenée ou au moins bouleversée par l’enseignement de Jésus ! C’est souvent parce que nous n’entrevoyons pas le véritable sommet vers lequel il veut nous conduire. Ici, une montagne risque bien d’en cacher une autre ! J’imagine que tous, vous trouvez injuste le fait de donner à l’ouvrier de la dernière heure le même salaire qu’à celui qui a travaillé depuis le début de la journée. Nous nous reconnaissons bien dans ceux qui récriminent contre le maître. Sur quel autre sommet Jésus veut-il donc nous conduire ? Rendons-nous attentifs à la réponse du maître : « Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? »
C’est l’amour qui commande et qui devient la mesure la plus juste ! Voilà le sommet le plus haut où Jésus nous convie. Le maître du domaine est juste et fidèle à son engagement. Il donne à chacun selon ce qui était prévu. Mais sa justice est motivée par l’amour. 
Jésus appelle à la même gratuité de l’amour qui dépasse toute justice, donc à aimer comme nous sommes aimés ! Devenir justes à la manière de Dieu, c’est dépasser le simple donnant-donnant, c’est rendre avec un surplus d’amour, c’est même aller jusqu’à … rendre le bien pour le mal ! « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien » (Ro 12,21). C’est notre devise !
Et ne disons pas trop vite que cela est impossible !
En nous, a été déposée la puissance d’aimer de Dieu lui-même, pour pouvoir aimer à sa manière ! 
N’est-ce pas cette force que nous venons nourrir en chaque communion au Corps du Christ et à sa Parole ! Que ferons-nous de cette force et de cette vie dans les heures et dans les jours qui viennent ?…

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25° dimanche du Temps Ordinaire – Année A

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