Réflexion – méditation de la Passion selon Saint Matthieu – 4/4

Notre Dame des Terres en Haute-Charente

Publié le 6 avril 2020

Le Père Martial Leblanc propose une méditation en quatre étape de la Passion selon Saint Matthieu. Aujourd’hui, quatrième et dernière étape.

Chers frères et sœurs, nous voici au Golgotha. Si, jusqu’à présent, je conservais un ton volontairement familier, ici je ne peux le conserver.

En effet, Jésus, notre Seigneur, connaît des humiliations insupportables. Il semble à la merci des pires violences morales et physiques. 
Jésus porte lui-même l’arme par laquelle il va mourir. Il sera secondé par Simon de Cyrène. Jusqu’à présent, ce Simon est un inconnu, il n’est pas du nombre des disciples. Ici, il est le symbole de l’humanité. Jésus, vrai Dieu, porte la croix en premier, puis ce sera au tour de Simon de Cyrène de porter la croix aux côtés de Jésus et ainsi de suite jusqu’au calvaire. 
Il est émouvant d’imaginer ce moment car d’une certaine manière, ils sont réunis.
Réunis sur le chemin de la vie tout d’abord. Simon n’était pas à Jérusalem pour rencontrer Jésus. Les circonstances ont, pourtant, favorisé cette rencontre.

Dans nos vies, nous avons tous des exemples de personnes qui, comme Simon, ont rencontré le Christ dans des circonstances particulières. Dans nos vies spirituelles aussi, certaines circonstances ont favorisé une rencontre avec le Seigneur, un cœur à cœur avec le Christ, qui ont bouleversé notre vie, notre foi. Prenons le temps d’en rendre grâce !

Réunis dans la douleur également. Souvenons-nous, frères et sœurs, que la croix que porte Jésus est terriblement lourde ; que Jésus est affaibli, il a été roué de coups et une couronne d’épines est plantée dans sa tête ! Alors, si Simon est réquisitionné, ce n’est pas par complaisance envers Jésus. Il doit « tenir » jusqu’au Golgotha (le calvaire). Les soldats, qui escortent Jésus, veulent s’assurer d’arriver au bout de ce chemin de croix…

Il est « facile » de suivre Jésus, d’être à ses côtés, quand tout va bien, quand tout est léger. Sommes-nous prêts à rester aux côtés du Christ ou à le suivre, quand tout va moins bien ou quand tout se fait plus lourd ?

Jésus est crucifié, dépouillé de sa tunique. Aux yeux des hommes, il n’est plus rien ; il n’a plus rien ! Or, nous, après plus de 2 000 ans de foi transmise, nous le savons, frères et sœurs, le Christ est tout, le Christ a tout. 
Il fut condamné avec cet écriteau : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. » Mais ceci est tellement restrictif !!! Il est le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs !

Les Grands Prêtres, toujours là avec leur haine et leur incrédulité, n’ont pas l’Esprit Saint en eux, pour voir les signes que Dieu leur a manifestés par Jésus. Ils ne comprennent pas que Jésus est en train d’accomplir toute l’Écriture, qu’il réalise la Première Alliance. Dieu tient et réalise sa promesse de sauver le monde. C’est là la seule gloire de Dieu ; sauver le monde !
Alors, toujours aveuglés, les Grands Prêtres continuent d’insulter, d’humilier Jésus. C’est tellement violent que mêmes les bandits crucifiés près de Jésus se moquent de lui, sans même le connaître.

Nous avons tous déjà entendu des moqueries sur l’Église, sur Dieu, sur nous-mêmes Peuple de Dieu. Je ne dis pas que c’est agréable, c’est même souvent très agaçant. Cependant, rappelons-nous ici le sermon sur le Montagne (Mt 5, 11-12) : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. »
La mission, l’Évangélisation, apportent beaucoup de joie et de grâces, mais elles apportent leurs lots de souffrances. Malgré nos peurs, nos doutes nécessaires pour avancer humainement et spirituellement, n’ayons-pas peur, allons annoncer le Christ, notre récompense sera grande dans les cieux ! Prions pour ceux qui nous insultent, qui restent aveuglés et refusent d’ouvrir leur intelligence et leur cœur à Dieu ! Soyons pour tous nos frères, les hommes, « ces circonstances » qui favoriseront leurs rencontres avec le Seigneur !

Comme nous l’évoquions un peu plus haut, les insultes, les moqueries, la haine manifestée, sont si virulentes, qu’elles finissent par atteindre au plus profond cet homme crucifié, Jésus.
Alors, il va crier. Non sa colère ou sa souffrance physique, mais il va exprimer son sentiment d’abandon de la part du Père. Or ce n’est pas le Père qui abandonne Jésus, c’est en fin de compte Jésus qui s’abandonne au Père !

Aujourd’hui, nous connaissons un temps difficile de pandémie, où nous ne savons pas vraiment vers qui nous tourner ; qui croire ? où le sentiment d’impuissance ou d’abandon peuvent être ressentis de manière particulière ? Nous pouvons exprimer tous ces sentiments, mais nous avons le devoir de ne pas abandonner la lutte contre cette maladie, et nous avons aussi le devoir de nous abandonner humblement à Dieu ! Pour lutter, chacun a ses propres armes : la médecine, ses traitements et matériels, les autres professions, l’ardeur et la discipline, par exemple. Nous, enfants de Dieu, avons une arme aussi invisible et redoutable que ce virus, c’est la prière dans la foi, l’espérance et la charité ! Ne jamais rien abandonner, mais toujours s’abandonner à Dieu ! Voici, frères et sœurs, mon désir, ma prière d’aujourd’hui !

Je serai très heureux de continuer à vous faire part de mes réflexions, de ma prière. Cet Évangile comporte encore beaucoup de choses que j’aurais aimé partager avec vous. Cependant, je voudrais contempler un instant avec vous Marie.

Le texte nous apprend que des femmes sont là, qu’elles ont suivi de loin. Parmi elles, se trouve Marie. Elle qui a enfanté le « Sauveur », assiste à ce drame de la mort de son fils, à l’exécution du Fils de Dieu !
Elle était déjà avec le Seigneur, là, dans ce lieu obscur où naît le sauveur des hommes, elle est de nouveau avec Jésus, là, dans ce lieu obscur où meurt le sauveur des hommes ! Marie aurait pu alors douter, s’enfuir. Elle demeure malgré tout dans la confiance, elle reste. 
Comment ne pas penser que, Marie, en dépit de sa douleur de mère, ne continue pas de garder l’espérance. Elle qui « gardait toute chose en son cœur » ne pouvait plus attendre qu’une chose, une manifestation de son fils ! Cette manifestation, elle porte un nom : c’est la Résurrection !!!

Oui ! frères et sœurs nous la vivrons nous-mêmes dans notre âme et notre cœur pendant la veillée pascale et au matin de Pâques ! Gloire à toi Seigneur ! Par toi, avec toi et en toi, tout reprend vie ! Ils sont finis les jours de Deuil ! Tu viens mettre en nous un cœur et un esprit nouveau ! Béni sois-tu Seigneur !

Voilà, frères et sœurs, ce que je désirais vous partager tout au long de cette Semaine Sainte. 
Je sais bien que la réalité de notre monde nous demande des efforts, que la pandémie qui nous touche laisse des blessures et procure des souffrances. Mais ce virus n’aura pas le dernier mot. La prière dans la foi, l’espérance et la charité sont, avec les autres armes que j’ai mentionnées tout à l’heure, une arme qui lui sera fatale ! Et d’ailleurs, réjouissons-nous : une grande majorité de personnes infectées sont guéries, sauvées ! Alors comment ne pas croire que le Seigneur vient, nous guérir et nous sauver ! Il est RESSUSCITÉ !!! 
Un monde nouveau advient, souhaitons-le façonné de fraternité, de justice et de paix !

Prenez bien soin de vous et de vos proches, fraternellement en Jésus,

Père Martial.

Maintenant s’ouvre le Temps pascal, qu’il nous apporte grâces, paix, et zèle pour être les témoins du Christ dont le monde a besoin !

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